Les IA vont-elles piquer notre job ?
Dans un monde où les avancées technologiques s’accélèrent et la course à l’IA s’intensifie encore davantage, une question taraude les esprits : les intelligences artificielles vont-elles nous déposséder de nos emplois ?
Les opinions divergent, oscillant entre une vision alarmiste et une perspective plus nuancée, où l’IA serait plutôt un outil d’assistance qu’un substitut à l’homme.
Un vent de panique souffle sur le monde du travail
Les études les plus pessimistes, à l’instar de celle de Goldman Sachs, envisagent la disparition ou la profonde mutation de près de 300 millions d’emplois dans le monde, principalement dans les secteurs administratifs, juridiques, de l’architecture et de l’ingénierie, de la santé, de l’éducation, de l’art et des médias. En France, le secteur bancaire et des assurances pourrait voir ses effectifs réduits de 12 % d’ici 2030, une conséquence directe de l’investissement dans les IA génératives.
Une révolution à double tranchant
Mais cette vision est loin de faire l’unanimité. Certains experts, comme la sociologue Patricia Vendramin, appellent à la prudence, mettant en avant le rôle prépondérant des facteurs sociaux et réglementaires dans l’évolution du marché du travail. Philippe Askenazy, économiste du travail et directeur de recherche au CNRS, souligne que très peu d’emplois peuvent être entièrement automatisés et que les prédictions alarmistes des années 2010 se sont révélées inexactes.
Des opportunités inédites
Loin d’être uniquement une menace, l’IA ouvre également des horizons prometteurs. Edi Prifti, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement, voit dans l’IA un outil précieux pour les cardiologues et les radiologues, facilitant la détection d’anomalies et améliorant ainsi la prise en charge des patients.
L’IA, un levier de productivité
Le rapport « The Future of Jobs Report 2023 » du Forum économique mondial met en avant l’impact positif de l’IA sur la productivité, envisageant même une réduction du temps de travail grâce à l’automatisation des tâches répétitives et ennuyeuses. Christopher Pissarides, professeur à la London School of Economics, se montre optimiste quant à la possibilité de passer à une semaine de quatre jours, une révolution rendue possible par les gains de productivité engendrés par l’IA.
Un futur à construire ensemble
Si l’IA générative suscite à la fois enthousiasme et craintes, il est clair que nous sommes à un point de basculement, où les régulateurs ont un rôle crucial à jouer pour encadrer son développement. Patricia Vendramin souligne que les innovations touchent davantage les cols blancs, affectant des tâches telles que la rédaction ou le codage.
Alors, les IA vont-elles vraiment « piquer » nos jobs ? La réponse est loin d’être tranchée. Si les IA représentent une menace réelle pour certains emplois, elles offrent également des opportunités inédites, créant de nouveaux métiers et améliorant les conditions de travail.
Dans ce contexte en perpétuelle évolution, une chose est sûre : la formation et l’adaptabilité seront les maîtres-mots pour naviguer dans le monde du travail de demain.